J’ai édité les carnet manuscrits d’une arrière-grande-tante, Berthe Forgit (épouse de Paul Trocquemé), qui couvrent la période 1887-1912. Ces carnets font plus de 180 pages manuscrites, maintenant transcrites et annotées, et sont disponibles en téléchargement sur ce site. A l’occasion de ce 11 Novembre, je livre ici les deux entrées correspondant à la déclaration de guerre en 1914 et à l’annonce de l’armistice le 11 novembre 1911. Berthe Forgit vivait alors à Royan, et la guerre fit des ravages dans sa famille proche : sur 10 hommes en âge d’être mobilisés, 5 furent tués.
1er août 1914 — Angoisse. Il paraît qu’il n’y a plus d’espoir. Paul va constamment aux nouvelles. 4h30. Soudain, on entend sonner le tocsin qui d’un bout à l’autre de la France annonce l’heure terrible que nous espérions ne jamais voir. Le clairon sonne et le tambour bat lugubrement. Partout, les femmes pleurent. Émotions et angoisse à la pensée de toutes les souffrances, de tous les deuils à venir. La guerre n’est pas encore déclarée, mais il reste maintenant si peu d’espoir.
2 août (dimanche) — Premier jour de la mobilisation.
11 novembre 1918 — Le lundi 11 à 11h du matin, les cloches se mettent à sonner allègrement. Tout le monde est joyeux, c’est un enthousiasme indescriptible : l’armistice est signé avec l’Allemagne ; la grande tuerie est terminée.
Merveilleux travail de mémoire