Le WE dernier, nous nous sommes retrouvé pour une petite réunion de famille à la très bonne Auberge campagnarde, dans le petit village d’Evosges. C’est un lieu que nous aimons bien, qui servait de base, il y a 45 ans aux géologues de l’école nationale de géologie, lors de leur annuel « Stage Jura ». Mon père m’y avait emmené plusieurs fois, et, à mon tour, j’y ai mené mes enfants, et même, cette fois-çi, mon petit-fils.
Le village d’Evosges est perché au dessus des gorges de l’Albarine. On y accède depuis la vallée par une vertigineuse route de montagne, qui grimpe à flanc de falaise, traverse le beau village circulaire d’Oncieu et atteint le plateau du Retord à la Croix d’Evosges.
Nous décidons de faire une petite promenade et optons pour le sentier de mémoire, qui relie des fermes à l’écart d’Evosge ayant été le théatre de luttes pendant la deuxième guerre mondiale : les 6 et 7 février 1944, le village d’Evosges et ses hameaux de Marchat et du Termant où étaient réfugiés les maquisards ont subi de terribles représailles allemandes. Avec ses 9 km largement ombragé, c’est un parcours parfait pour la petite famille. De plus, il traverse de très nombreux biotopes : prairires humides, prairies sèches, sous-bois, falaises calcaires,… et mon œil de naturaliste va largement profiter de la diversité des fleurs que nous allons voir le long du chemin.
Nous y avons croisé les fragrances de l’Aspérule odorante et du muguet, les deux variétés de Sceaux-de-Salomon (multiflore et verticillé), la mystérieuse Orobranche, un végétal sans cholorphylle qui parasite d’autre plante, le Rhinanthe crête-de-coq qui est lui aussi demi-parasite, des prairies constellées de Narcisses ds poètes, deux variétés d’orchidées (le commun Orchis mâle, et le rare Céphalenthère à feuille longue), la Mélite à fleur de mélisse et la Sauge des prés, la Saponaire de Montpellier et la Pulmonaire à feuilles longues… Une petite extension à la croix d’Evosges nous a fait découvrir de magnifiques Phalangère à fleur de lis.
Un gentil papillon citron s’est même laissé sagement photographier de près. Bref, cette mini-randonnée a été un régal pour nos yeux et, grâce au fabuleux outil qu’est Pl@ntnet, j’ai pu mettre un nom sur de nombreuses fleurs que je ne connaissais pas. Je ne resiste pas à partager ici la fabuleuse diversité que peut offrir une toute petite balade, dans un joli coin de France.
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