Cette année a été marquée par quelques récoltes mémorables, aussi bien en région parisienne (du côté de la forêt de Rambouillet, mais aussi à quelques pas de chez nous), qu’en Bretagne. Mais surtout, j’ai pu trouvé lors de mes promenade des champignons dont je connaissais l’existence par les livres, mais que je n’avais jamais trouvé en… 60 ans de balades myvologiques. Il faut avouer que j’ai commencé très jeune, guidé par mon père, mycologue éclairé, chercheur patient, et dégustateur curieux.
Côté ouvrage de référence, j’ai conservé le livre que nous utilisions à l’époque, le Petit Atlas des Champignons en deux tomes, mais que nous préférions appeler le Romagesi, du nom de son auteur. Pour de nombreuses espèces, les nomenclatures on changé depuis, et même les indications sur la commestibilité : de nombreux champignons classés comestibles à l’époque sont aujourd’hui classés toxiques.
Du point de vue dégustations, mon père n’hésitait pas à sortir des sentiers battus : en plus des grands classiques que sont cèpes, girolles, pieds de moutons et trompettes de la mort, je me souviens avoir mangé des choses plus exotiques, mais non moins délicieuses. Nous récoltions souvent l’Amanite rosissante (nommée golmotte en Lorrainte), les pieds bleus, les « petits gris » que nous ramassions sous les pins, les rosés des prés, et même, quand la chance nous souriait, de grands plats de morilles à la crème.
Ces dernières années, le temps m’avait manqué pour m’adonner à ce doublement délicieux loisir : délice de la balade en sous-bois pour dénicher les champignons, et délice de la cuisine qui va bien sûr faire honneur à la récolte… si récolte il y a eu. Je m’y suis remis récemment, et 2022 m’a apporté son lot de joies mycologiques.
J’ai eu cette année le plaisir de ramasser pour la première fois de ma vie (et de goûter) deux champignons mythiques : le Sparassis crépu et la langue de bœuf. Nous avons aussi trouvé tout prés de chez nous à Palaiseau une grande quantité de Pholiotes du peuplier qui ont poussé suite à un abattage d’arbre malades… de la pholiote. C’est un champignon délicieux et nous espérons bien en retrouver l’an prochain sur les mêmes souches. Nous avons aussi croisé de spectaculaires vesses de loup géantes.
Et, chose étonnante, nous avons fait les premières récoltes de chanterelles en Bretagne fin octobre, et la dernière récolte … le 29 décembre! L’accompagnement de la pintade du réveillon était tout trouvé. Les abondantes récoltes m’ont même permis de sécher ces chanterelles pour agrmenter les omelettes de l’hivers!
Tout ça m’a donné envie de partager un petit album photo de mes trouvailles de l’année, pour admirer la variété des formes de …
Retour de ping : Yearbook 2022 perso - Nicopedies
Merci pour ce reportage. Il me renvoie aux ramassages de champignons à Norroy-les-Pont-à-Mousson, chez ton grand-père. Ce dernier affectionnait ces promenades en sous bois, sur les hauts de ce secteur des côtes de Moselle. Ton père aussi, bien évidemment, participait chaque fois que possible et se défendait bien. Entre eux deux surgissait parfois une sympathique compétition mycologique. Tu en es le noble héritier voire plus.
Je me souviens que ton grand-père faisait grand cas du « chou-fleur » (sparassis crépu dont le cueillette pouvait occuper à lui tout seul le panier entier) et aussi des clavaires pas si mauvais que cela à manger.
Pour le Sparassis crépu, je ne me souvenais pas que Georges Féry les connaissait et les ramassait. Il doit rester un atavisme sur le sujet, cela fait des années que je rêvais d’en trouver. Je me souviens par contre de mémorables récoltes de morilles dans le bois de l’Erchelle (que l’IGN nomme, je le découvre, l’Archelle), et des gigantesques plats de morilles à la crème que nous dégustions ensuite.