Aujourd’hui, je suis passé en fin de ma sortie de trail par le petit bois dit « de la Normandie » qui se situe sur la commune de Vauhallan. Le nom de ce bois m’a toujours intrigué : il proviendrait d’une exclamation d’un « néo-rural » de la fin du XIXème siècle.
Le Second Empire marque l’arrivée des premiers notables parisiens, dont le baron Eugène de Stadler (1816-1875). Sous l’impulsion de ce dernier, nommé maire en 1858, l’administration de la commune est réorganisée et d’importants travaux de restauration sont entrepris, en particulier dans l’église. Stadler, qui résidait à Paris, acquiert dès 1846 une maison à Vauhallan, ainsi qu’un certain nombre de terrains de landes, vignes et bois. Dans les années qui suivent, il accroît son patrimoine foncier en faisant construire un château dans le bois de la Grande Maison. Ayant rendu les chemins communaux praticables, déplacé le cimetière à son emplacement actuel pour des raisons d’hygiène et redressé les finances, Stadler vante les mérites de sa cité : « vous qui parlez toujours de votre Normandie, venez donc voir mon coin, rien que des prés et des bois ».
Synthèse Communale sur Vauhallan, diagnostic patrimonial de l’O.I.N. de Paris-Saclay.
Dans le sous-bois coule un tout petit ruisseau intermitent, autour duquel sont apparues les premières fleurs printanières caractéristiques des forêt d’Ile-de-France. Sur moins de 200m, j’ai pu découvrir la délicate Stellaire holostée, la Ficaire fausse renoncule qui s’épanouissait dans un creux humide près du ruisseau, la très belle (et très toxique) Anémone sylve, du lierre terrestre dont les fleurs étranges ont inspiré de nombreux usage magiques… ou gatronomiques, l’Alliaire officinal dont les jeunes feuilles apportent un léger goût d’ail lorsqu’elle sont mélangées à une salade, un tapis de petites pervenches, et enfin les toutes premières floraisons de la jacinthe des bois qui forme par endroit dans nos forêts de magnifiques tapis violets, en général début avril.
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