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2010 – Carrières by night – 21km/470mD+

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Les « Carrières by night » est une course de nuit, qui emprunte un parcours similaire à celui du trail des Carrières que j’avais couru au printemps. La difficulté est de courir dans le froid, la boue et à la lueur d’une lampe frontale.

15h30 : Nous voilà parti en voiture avec Quentin. Je n’ai pas fait grand chose depuis mon grand raid des pyrénées,  sauf le 10km de Polytechnique-Palaiseau. Il faut dire que mon travail me prend beaucoup de temps et que l’entrainement en a pris un coup. Quentin est en pleine préparation de la Saintélyon. Du coup, il a décidé de venir accompagner son vieux père. Pour lui, ce sera un entraînement à la course de nuit. Pour moi, se sera l’occasion de rechausser les chaussures de trail, et -je l’espère- de retrouver le plaisir que j’ai connu à courir dans les Pyrénées. Ca commence mal : l’A6 est coincée et on n’avance pas pendant 20mn. Un accident, sans doute dû à la pluie qui tombe… assez dru.

16h45 : Enfin arrivés à Mondevile. Il pleut sérieusement. Du coup, je me gare un peu avant l’entrée du village, car je vois mal comment les organisateurs auraient pu aménager un parking dans un champ dans cette gadoue. On s’équipe dans la voiture. J’hésite à prendre ma veste en Gore-tex, de peur d’avoir trop chaud. Un petit coup d’oeil au thermomètre de la voiture : il annonce 10°. Du coup, je prends ma veste. On part en trottinant vers le départ. J’avais peur d’être en retard, mais la salle est encore peu pleine et on récupère rapidement nos dossards. On part trottiner un peu, histoire de se réchauffer, puis vers, 17h20 on se rapproche du départ. L’organisation annonce un départ retardé : manifestement, d’autres que nous ont mis du temps à venir. Finalement, l’aire de départ se remplit et il y a pas mal de monde. Ca fait un bout de temps qu’on attend, et je commence à avoir un peu froid.

17h40 : Ca y est, le départ est donné. Mon plan de course est d’essayer de rester dans les 100-150 premiers, afin de passer sur les sentiers avant que la meute n’ait trop piétiné la boue. Du coup, on part sur une base de 12km/h. Au bout de 500m de macadam, grosse flaque d’eau boueuse au milieu de la route. Des coureurs passent à gauche et à droite. Il faut bien commencer à se mouiller les pieds, et donc je passe tout droit, privilégiant un appuis solide plutôt qu’un bas côté incertain. Toujours suivi par Quentin, on arrive dans la plaine (en vrai c’est plutôt un plateau, mais comme c’est plat… ca donne l’impression d’être en plaine). Ce n’est pas évident de maintenir une allure de 12km/h dans le chemin d’exploitation boueux. J’essaye toujours de privilégier la solidité des appuis, mais on a vraiment l’impression par moment de courir sur une patinoire. Au bout de 2km, mes lunettes de myope sont pleines d’eau et d’éclaboussures de boue. Pas la peine de les garder, je les range dans mon sac.

On arrive dans la forêt. Première descente, que j’aborde assez prudemment au début. Finalement, c’est beaucoup moins glissant que dans la plaine. Il faut être très vigilant pour les poser de pieds entre les cailloux, mais j’arrive à me laisser aller à prendre un peu de vitesse. C’est ma première course de nuit un peu technique, et ce qui est le plus difficile c’est l’impossibilité d’anticiper dans les descentes. Il faut vraiment rester hyper-concentré et réagir rapidement aux aléas du terrain. La progression continue et nous parvenons assez rapidement à la fameuse côte des 100 marches. Nous nous mettons à marcher (je vois mal comment on pourrait les monter en courant). Une petite relance en haut et on est parti pour la longue, longue ligne droite « sur le dos de l’aqueduc ». Pour la petite histoire, cet aqueduc alimente Paris depuis un ensemble de sources et de rivières. Il parcourt plus de 100km, passe par Fontainebleau, puis par … la course des Carrières, pour se diriger vers le réservoir de Montsouris à Paris, après avoir franchi le gigantesque aqueduc d’Arcueil que l’on voit depuis le RER B. Voir ce site pour plus de détails.

Quentin et Nicolas en plein effort (km 7) …

Bref, on suit l’aqueduc quasiment tout droit sur 6 km, entre le 6ème et le 12ème. Le chemin est parsemé de petits creux en travers qui font un peu montagne russes. Juste avant de passer la route (environ au 10ème km), je commence à sentir des crampes monter dans les cuisses. Ca m’arrive souvent quand il fait froid. Bon. Il va falloir que je gère la fin de course. Je ralenti pour passer sur un rythme de 9-10 km/h.

On arrive dans le secteur du bois des Roches, qui enchaine une série de montées et de descentes. Je prends pas mal de plaisir dans les descentes. Finalement, c’est assez marrant de courir dans le noir. Je me suis laissé un peu décrocher par les coureurs qui sont devant moi, et je fais la course en tête d’un petit groupe. Du coup, je redouble d’attention sur le balisage. Il ne s’agirait pas que j’envoie tout le groupe jardiner dans les bois. Les consignes se passent : « attention pierre », « trou à gauche », « attention la tête »… On entends les suivants répéter pour les suivants. Je tombe deux fois, mon fils aussi : ce sera match nul entre nous deux sur le plan gadins.

On dépasse un coureur stoppé par une crampe : « ca va? », « ouais…allez-y ». Pour ma part, je sens que les crampes ne sont pas loin, alors je fais les montées en marche rapide, en faisant attention on ne pas glisser pour ne pas « déclencher » la crampe. Finalement, on rejoint la plaine. Il doit rester 3-4 km. Ca fait un bout de temps que je sais que je ne rentrerais pas dans les 2 heures (j’avais fais 1h59 sur les Carrières de jour). Le retour était annoncé très gadouilleux, mais j’ai dû prendre l’habitude, et je ne trouve pas ça si dur que ça. A 2h00 de course, Quentin qui a des fourmis dans les jambes part en avant.  Il me mettra 2 mn à l’arrivée. J’arrive en 2h08 (64ème Vétéran 1 sur 136, 157ème sur 460 au classement scratch) . J’ai vraiment eu froid sur la seconde partie du parcours. C’est un peu le cercle vicieux : plus j’ai froid, plus les crampes viennent, plus je ralenti, et plus j’ai froid. La prochaine fois, je partirais plus couvert.

Quentin et Nicolas à l’arrivée

19h50 : la soupe chaude à l’arrivée fait super plaisir. Tout le monde est boueux, mais content. Merci à tous les organisateurs, qui ont bravé la pluie et le froid pour nous encadrer. Quentin et moi rentrons chez nous contents d’avoir fait pour une fois la course ensemble.

Comme toujours, j’ai appris de nouvelles choses à cette occasion. On remettra ça pour une autre course de nuit… et on essayera de faire mieux.

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